Réforme du secondaire : une opportunité à saisir pour former des citoyen·ne·s éclairé·e·s

À la suite du dépôt du rapport Mathiot auprès du Ministère de l’Éducation Nationale, le Ministre Jean-Michel Blanquer a rendu un communiqué relatif à la réforme du Baccalauréat en Conseil des ministres le 14 février 2018. Si les préconisations du « rapport Mathiot » allaient dans le sens d’une réforme ambitieuse et positive, les projets de texte ne sont malheureusement pas à la hauteur des attentes portées par les différents acteurs du secondaire.

La réforme en cours répond à des revendications de longue date : un parcours plus modulaire, le décloisonnement des filières générales (S, ES et L) en faveur du développement en parallèle d’un socle de culture commune et des enseignements de spécialité au choix de l’élève ; la prise en compte d’un contrôle continu dans les notes finales et la mise en place d’un module d’accompagnement à l’orientation progressive. Mais force est de constater que ces avancées se font au prix d’une marginalisation de l’enseignement scientifique dans le socle de culture commune, notamment avec la disparition totale des mathématiques dans le parcours d’un·e lycéen·ne qui n’en ferait pas le choix, et un volume horaire des SVT drastiquement réduit dans les emplois du temps. Le Conseil Supérieur de l’Education s’est exprimé sur les textes de loi proposés par le Ministère de l’Education Nationale le 21 mars et le 12 avril 2018, et a donné un avis défavorable à la quasi-unanimité sur l’ensemble des textes présentés.

Le Lycée accompagne les jeunes dans une période cruciale de leur construction morale. Même sans renoncer à la place des humanités dans le socle de culture commune, car elles sont nécessaires pour former des citoyens consciencieux, il est crucial pour la même raison que les sciences puissent également trouver leur place dans cette culture commune. Comment le Gouvernement peut-il se déclarer ambitieux sur les questions de santé publique, du dérèglement climatique, de l’alimentation ou du numérique, et renoncer à l’enseignement d’une culture scientifique commune ? La France fait face aujourd’hui à un illettrisme scientifique qui s’exprime à travers des courants obscurantistes et de la méfiance envers les corps scientifique et sanitaire. L’enjeu de ces sujets actuels est capital et la société ne pourra se les approprier qu’avec une culture, un esprit critique et éclairé apportés par un enseignement scientifique pertinent.

De plus, à l’heure où l’information devient disponible massivement sans être pour autant avérée, il est indispensable que le Lycée donne, à la fois les outils critiques pour lutter contre les fausses informations et les a priori, mais également les pistes et les méthodes pour comprendre les informations largement diffusées.

L’organisation des enseignements présentée dans le cadre de la réforme est aujourd’hui actée, l’enjeu actuel sera donc de proposer une refonte des programmes scolaires et des méthodes pédagogiques cohérentes. L’AFNEUS, en tant que fédération des étudiant·e·s en sciences, est active et force de propositions dans la construction des nouveaux programmes scientifiques, répondant à des objectifs précis : établir un ensemble de connaissances communes à toutes et à tous en sortie du baccalauréat et constituer un corpus de compétences en sciences nécessaires à la réussite des étudiant·e·s dans les cursus scientifiques du supérieur. Après des discussions engagées avec des syndicats professionnels de l’enseignement secondaire, des associations de professeurs et de Lycéen·ne·s, l’AFNEUS appelle les membres du Conseil Supérieur des Programmes à la concertation et rappelle au Ministère de l’Education Nationale l’importance des sciences dans l’enseignement scolaire pour former des citoyen·ne·s de demain éclairé·e·s.

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Contacts presse :

Adrien PODEVIN – Président

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Omar EL HAMOUI – Premier Vice-Président

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