L’AFNEUS, l’Association Fédérative Nationale des Étudiants Universitaires en Sciences, Techniques et Ingénierie et la FNEB, Fédération Nationale des Étudiants en sciences exactes, naturelles et techniques ont suivi avec attention l’annonce du “Plan Étudiants” faite par le gouvernement le lundi 30 octobre 2017.
Les filières scientifiques sont au coeur de ces problématiques avec 23,1% d’augmentation d’effectifs sur les dix dernières années, et une hausse du nombre d’étudiant.e.s de plus en plus forte, jusqu’à atteindre 34,7% du poids total des formations de l’enseignement supérieur en 2016. La nécessité stringente de mise en pratiques dans l’enseignement des cursus scientifiques en fait une cible particulièrement fragile face à une croissance constante des effectifs d’usagers, comme cela avait été développé dans la contribution sur la hausse des effectifs réalisé par la FNEB. L’officialisation de la fin du tirage au sort dans un plan de grande envergure est à relever.
Nous nous félicitons de ces mesures, d’autant plus qu’elles sont accompagnées de la sanctuarisation et de la mise en place de choix d’orientation alternatifs comme la possibilité de réaliser une année de césure, notamment avant d’entrer dans l’enseignement supérieur. La volonté de régularisation du paiement des bourses et l’ouverture de la réflexion sur une uniformisation des aides sociales à destination des étudiant.e.s sont également des valeurs dans lesquelles nous nous retrouvons et que nous portons.
Des questions se posent néanmoins sur certains volets de la réforme présentée ce lundi 30 octobre. Tout d’abord, l’orientation au lycée est un point sensible. Le processus d’orientation est un processus de longue haleine, qu’il est important de développer dès le collège avec un accompagnement personnalisé. Il aurait été intéressant que certaines mesures du “Plan Étudiants” soient proposées plus tôt dans le cycle du secondaire, comme la présence de deux professeurs principaux.
Il est également nécessaire de concevoir l’orientation comme un processus de construction continue et non comme des événements segmentés et distincts. Le dispositif proposé sous la forme de deux semaines dédiées à l’orientation, couplé au système d’étudiant.e.s ambassadeur.rice.s, est un début prometteur, mais ne correspond pas à cette vision de continuité.
La problématique liée à la méthodologie d’acceptation de l’entrée dans l’ESR reste le point principal de questionnement.
Tout d’abord, au niveau de l’Université et selon les directives de la réforme, l’acceptation de nouveaux.elles étudiant.e.s à l’université serait réalisée via l’étude des dossiers par l’équipe pédagogique de la formation concernée. Nos deux structures tiennent à mettre en garde concernant cette pratique, pouvant conduire à une sélection non officielle en fonction du lycée d’origine, et à une sectorisation des universités par l’excellence. Nous serons également vigilants quant à la mise en place de la licence personnalisable, dans un contexte de restrictions budgétaires pour de nombreuses universités et de réduction du nombre d’enseignant.e.s dans les filières scientifiques.
La mise en place de modules de soutien ou de MOOC est une avancée pour la réussite des étudiant.e.s en difficulté. Cependant, nous espérons que cela ne se traduira pas par une imposition d’attendus autres que le baccalauréat scientifique, car nous considérons qu’il s’agit du seul-pré-requis pour accéder aux filières non sélectives.. Dans le cas contraire, cela signifierait que ce diplôme ne serait plus en adéquation avec les attentes à l’entrée de la licence.
Enfin, il faudra veiller à la mise en place de la “Commission d’accès au supérieur”, qui aura pour missions en premier lieu de rendre cohérent l’ensemble des formations proposées dans le Rectorat dont elle dépend, et dans un deuxième temps, d’assurer une place à chaque bachelier.ère.s dans l’Enseignement Supérieur.
Cette deuxième mission passerait par une proposition d’affectation pour les bachelier.ère.s n’ayant eu aucune réponse positive à leurs voeux. L’AFNEUS et la FNEB tiennent à mettre en garde sur son efficacité, au vu des difficultés déjà rencontrées dans le cadre de la réforme de la sélection en Master qui présentait une mesure similaire.
En somme, nous notons une nette volonté du gouvernement d’amélioration de la transition entre lycée et enseignement supérieur. Cependant, le budget évoqué (500 millions d’euros sur cinq ans) ne semble pas à la hauteur des ambitions du gouvernement. Il est nécessaire de donner les moyens à l’Enseignement Supérieur, notamment en augmentant le budget qui lui est alloué.
L’AFNEUS et la FNEB resteront attentives à l’évolution de la mise en place des mesures suite à la parution de ce “Plan Étudiants” qui reste dans l’ensemble ambitieux. De nombreux points sont à observer pour juger de l’effet positif ou non sur les étudiant.e.s et l’Enseignement Supérieur.
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