Non à la discrimination des étudiant·e·s extracommunautaires !

Ce lundi 19 novembre, le Gouvernement a annoncé un certain nombre de mesures dans le cadre de la stratégie « Bienvenue en France ». Parmi elles, l’augmentation drastique des frais d’inscription pour les étudiant·e·s venu·e·s d’au-delà des frontières de l’Union Européenne. Si d’autres éléments de cette stratégie sont intéressants, l’AFNEUS, fédération des étudiant·e·s en sciences, techniques et ingénierie, s’oppose fermement à cette hausse.

Si la stratégie prétend compenser cette multiplication par 15 des frais d’inscription par la création « dans le même temps » de 8 000 bourses d’exonération par le Ministère des Affaires étrangères et de 6 000 bourses d’établissement, cela ne suffira jamais à combler cette perte considérable de pouvoir d’achat pour 4,5 millions d’étudiant·e·s en mobilité internationale, dont 20 à 30% étudient à nos côtés dans les cursus scientifiques.

Or, comme rappelé dans le discours du Premier Ministre, « Pour gagner en attractivité, il faut s’attaquer à tous les sujets, à tous les détails du quotidien qui compliquent la vie des étrangers » et des étrangères. Pourtant, une étude menée en 2014 par Campus France met en avant que le coût des études est déjà un handicap lourd pour 82% des étudiant·e·s qui viennent en France depuis l’étranger, et que plus de la moitié doit faire des sacrifices pour parvenir à financer des études qui coûtent, sans les frais de scolarité, au moins 11 000€ par an. Ces étudiant·e·s, plongé·e·s loin de leur famille et de leurs repères, se retrouvent souvent dans une situation de grande précarité. Ajouter à cette précarité des frais d’inscription qui ne permettront pas aux établissements de financer leur masse salariale, première problématique budgétaire de l’enseignement supérieur, n’est pas une solution !

La même enquête de Campus France permet par ailleurs de constater que les étudiant·e·s venu·e·s de l’étranger rapportent près de 4,65 milliards d’euros par an, notamment via la consommation, alors que leur coût pour l’État ne dépasse pas 3 milliards d’euros par an. Le discours qui vise à stigmatiser ces étudiant·e·s, sous prétexte que leurs parents n’ont pas payé d’impôts en France, est donc aussi indigne qu’il est trompeur, et il ne justifie aucunement qu’une telle discrimination soit instaurée.

Enfin, cette mesure est inacceptable parce qu’elle se base sur le mépris de l’utilité réelle de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il ne s’agit pas d’un service rendu aux parents en récompense de leurs impôts, il s’agit d’une transmission et d’un partage de compétences au profit des étudiant·e·s. Quelle que soit leur nationalité, les étudiant·e·s y contribuent, et finiront par mettre ces compétences au profit de l’économie. L’augmentation des frais d’inscription pour une partie des étudiant·e·s sous prétexte de leur origine n’a donc aucun autre fondement que celui de la discrimination.

Par conséquent, l’AFNEUS restera force de proposition et souhaite être entendue pour développer tous les autres aspects de cette stratégie « Bienvenue en France » et plus globalement pour établir une politique d’accueil ambitieuse permettant à tou·te·s les étudiant·e·s de s’épanouir dans l’enseignement supérieur français, mais s’oppose, et continuera de s’opposer fermement à l’augmentation des frais d’inscription.

 

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