Les femmes ont toujours été au rendez-vous des avancées scientifiques, dont certaines ont été majeures dans le monde de la recherche. Pourtant, force est de constater qu’elles sont bien moins connues et bien moins citées dans les manuels que leurs homologues masculins[1]. Aujourd’hui, les femmes ne représentent que 29% des chercheurs et des chercheuses dans le monde. Pourtant, elles sont 47% des titulaires de doctorat[2], et on a établi depuis bien longtemps que rien ne justifie de les éloigner des sciences[3].
En plus d’être entachée par cette sous-représentation des femmes dans ses rangs, l’histoire des découvertes scientifiques a très longtemps souffert de la domination masculine pour les postes à responsabilité et les distinctions. En effet, au 20ème siècle alors que les hommes sont crédités de nombreuses découvertes scientifiques tels qu’Anthony Hewish, Otto Hahn ou encore Francis Crick, il s’est avéré par la suite que ce sont des femmes, respectivement Jocelyn Bell, Lise Meitner et Rosetta Franklin, qui les ont fortement initiées.
Malheureusement, à l’heure où l’on engage une réforme du lycée dans laquelle les programmes du tronc commun scientifique visent à mettre en avant des grandes figures scientifiques, Marie Curie est la seule représentante féminine évoquée dans les textes[4]. Ce manque de représentation scientifique féminine contribue à décourager les femmes de s’orienter vers les sciences[5].
C’est pourquoi, au travers d’une mise en avant des progrès scientifiques rendus possible par les femmes scientifiques et grâce à de nombreuses actions de sensibilisation, l’AFNEUS, fédération des étudiantes et étudiants en sciences, techniques et ingénierie, souhaite s’engager en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes dans les différentes disciplines scientifiques au travers de son projet Femmes En Sciences – FES.
Le projet Femmes En Sciences sera composé d’actions à destination des jeunes collégiennes et lycéennes mais également de la communauté étudiante afin de sensibiliser les nouvelles générations aux vastes possibilités offertes par les cursus scientifiques et de surcroît déconstruire les préjugés présents encore aujourd’hui dans la société française. Ces actions de sensibilisation pourront prendre différentes formes : tenue de cafés-débats et de conférences sur la thématique de la place des femmes dans les sciences, interventions dans des établissements du secondaire afin de d’échanger avec de potentielles futures scientifiques et de lutter contre les stéréotypes entourant les sciences par une sensibilisation par les pairs.
La première action dans le cadre de ce projet aura lieu ce mercredi 30 janvier 2019 au sein de l’UFR de Sciences Fondamentales et Appliquées de l’Université de Poitiers. Il s’agira d’un café-débat organisé par une des associations adhérentes de l’AFNEUS – l’APUS – durant lequel une professeure en biochimie et biologie moléculaire présentera et débattra avec des étudiant.e.s de son parcours et de sa vision de la place des femmes dans les cursus scientifiques. Ce premier événement, labellisé Femmes En Sciences, signera la relance officielle du projet et permettra de débuter un cycle de concertation permettant l’élaboration d’une contribution à destination du Ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse, du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation ainsi qu’au secrétariat d’État chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes afin de formuler des propositions d’actions concrètes.
Contact presse :
Guillaume HERRAULT
Président
06.32.45.60.64
[1] Margaret W. Rossiter, « The Matthew Matilda Effect in Science », Social Studies of Science, Londres, Sage Publications, mai 1993
[2] Unesco Institute for Statistics, « Women in Science », New York, juin 2018 : http://uis.unesco.org/apps/visualisations/women-in-science
[3] François Poullain de La Barre, « De l’Égalité des deux sexes, discours physique et moral où l’on voit l’importance de se défaire des préjugés », Paris, seconde édition, 1679
[4] Conseil supérieur des programmes, « Enseignement scientifique, classe de première, enseignement commun », novembre 2018 : http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/76/4/PPL18_Enseignement-scientifique_COM_1eGen_1024764.pdf
[5] Marie Duru-Bellat, « Filles et garçons à l’école, approches sociologiques et psycho-sociales », Revue française de pédagogie, 1995, n°110